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Un peu de moi


le défi de mes 30 ans

Décembre 2005. Ça y est, j’ai dit oui. J’ai accepté de tenter l’aventure de l’ultra-trail, enfin du Courmayeur-Champex-Chamonix. Depuis 2 ans, que nous massions les coureurs fous de cette épreuve, il faut dire que l’envie nous titillait. Si les 156 km nous semblaient inaccessibles, la création de l’épreuve de 86 km nous permettait quelque espoir.

Alors, oui, prise par l’enthousiasme, et séduite par l’idée de faire quelque chose de marquant avec G. pour nos 30 ans, j’ai signé.

Quelle folie ! Qu’est-ce qui m’a pris ? Je n’arriverai même pas à aller au bout de la première étape !

Chassons ce pessimisme et prenons les devants. Embarquée dans l’aventure, je tente de garder une certaine forme durant l’hiver.

La neige fond doucement, nous pouvons marcher quelques heures d’affilée. Peu à peu les randonnées s’allongent. Les jours passent. Je rassemble mon matériel. Je commande mes chaussures et attends, attends… Le 25 août approche…

D’un jour sur l’autre, l’exploit semble à notre portée, puis loin, très loin.

 

25 août 2006. Nous y voilà. Le bus nous conduit au départ. Je ne me rends pas vraiment compte de ce qui se passe. Le clan des marmottes se joint à la masse des coureurs. Je ne sais pas trop où je suis. Je n’ai aucunement l’impression d’être au départ d’un trail de 86 km, enchaînant plusieurs cols (4500 m de dénivelée positive).

Le départ est donné. Nous sillonnons les rues de Courmayeur. Le rythme est déjà soutenu. Je prends peur. Puis, très vite, et heureusement pour moi, nous nous trouvons devant un bouchon. Et oui ! Le trail nature. La course qui est censée te mettre face à toi-même débute par un formidable encombrement en pleine forêt. 1000 concurrents piétinent dans un sentier trop étroit pour contenir leur fougue et leur envie. Nous nous acheminons tranquillement vers Bertone, notre premier point de ravitaillement.

Sur le balcon, une agréable rencontre. M. est montée jusqu’à nous. Elle nous accompagnera un temps. Si cette surprise intervient très tôt dans notre aventure, elle n’en perd aucune saveur.

Le temps est magnifique. Un vrai régal, loin des conditions annoncées. Nous dégustons le paysage. Les couleurs en contraste, la lumière éclatante. Et un caillou, là au milieu de ma route. Je me sens pousser des ailes. Mais cette apesanteur n’est que de courte durée. Très vite l’attraction terrestre se manifeste. Les rhododendrons se rapprochent. Je les écrase lestement… Que serait la vie sans une bonne chute de temps en temps ? Heureusement, pas de casse. Je me reprends, et entame la descente d’un bon pas, suivie de mes fidèles acolytes.

Arnuva, deuxième ravitaillement. Tout va bien, les 3 marmottes affichent des mines radieuses. M. va nous quitter. Je me décide à faire un sort à l’un de mes sandwichs qui ressemble à quelque chose d’immonde. Une vague bouillie à l’odeur de banane ! C’est une des recettes qu’apprécie Papa l’hiver sur les pistes. Mais la chaleur et l’étroitesse de mes poches n’ont pas le même effet que la fraîcheur hivernale, sur la consistance des sandwichs ! G. ne cache pas son dégoût. Moi, ça va, je me régale. Devant nous, le Grand Col Ferret. Le morceau du tour. La plus longue montée, et une belle descente en perspective. La première montée m’effraie un peu. Mais, c’est sans compter sur mon amie, ma compagne de route. Elle démarre. Je lui emboîte le pas.

J’arrive au sommet de cette première portion, heureuse, très heureuse de l’avoir surmontée assez facilement. Merci G.. Le bien-être est tel que j’amorce la suite d’un bon pas, en tête. Je double, je double… Quelle griserie ! Et pourtant, je n’ai pas l’impression d’aller très vite. Je suis loin du rouge sur le cadran ! Le pied ! Je suis ravie d’être dans une si bonne forme. Au sommet, nous descendons à l’abri du vent pour attendre B., qui arrive quelques minutes après nous. Les gants sont de rigueur. Les 3 marmottes se lancent le cœur léger à l’assaut de la descente. Roulante, la descente. Nous nous faisons plaisir et nous sentons toutes bien. 3e ravitaillement : La Peule. Le réconfort d’une soupe chaude et d’un bon morceau de fromage.

Nous gagnons tranquillement la Fouly. On a un peu l’impression d’enchaîner les buffets ! Pendant les mois qui ont précédé la course, nous spéculions sur le fait de rester ensemble ou pas. Je m’étais résolue à en faire une bonne partie sans G.. Et pour l’instant, nous restons groupées. C’est génial. Même si l’on parle peu de ce que l’on ressent, chacune d’entre nous savoure ces moments simples, et le plaisir qu’il y a à partager un effort physique. Nous trottons une bonne partie du chemin qui relie La Fouly à Champex, car nous le savons long et interminable, si nous le faisons en marchant. Mon genou se manifeste un peu, mais je reste confiante. Praz-de-Fort, devant un garage, une table, de la soupe, des sourires. Nous picorons à nouveau.

La nuit est tombée. Nous repartons avec nos frontales. Nous attendions ce moment avec impatience. La nuit promet d’être magique. Le ciel est complètement clair. Une voûte étoilée s’allume au-dessus de nos têtes. Nous nous attaquons à la montée de Champex. G. prend la tête. Il faut dire qu’elle a une histoire avec cette portion. On la dirait faite pour elle. La voilà, à nouveau en pleine puissance, qui monte d’un pas plus que montagnard ! Je m’accroche, mais je sens que cette cadence entame quelque peu mes réserves. Nous arrivons à Champex. Des guirlandes éclairent la rampe d’accès au fort, où nous reprenons des forces et nous changeons, avant de nous confronter à une des épreuves les plus difficiles : la montée de Bovine. Je suis ravie d’être là, avec B. et G.. Nous sommes toujours ensemble. C’est un vrai réconfort et une vraie motivation.

Nous repartons dans la nuit froide. Le ciel est sublime. À l’entrée de la forêt, une étoile filante… Mon vœu ? Que cette étape se passe bien. Dans la première portion, je talonne G.. Ne pas perdre l’énergie. Pourtant, je sens une réelle baisse de forme, qui se répercute immédiatement sur mon moral. Dans la seconde portion, G. s’envole. B. et moi tenons un bon rythme. Je tiens, aidée par la présence de B. juste derrière moi. Ne pas mollir. Sinon, c’est la fin. Nous arrivons au sommet et retrouvons G., fraîche comme une rose ! Nous nous couvrons, pour essayer de contrer le vent froid qui nous assaille, et nous rejoignons le ravitaillement de Bovine. Sur le chemin, la vallée nous offre une féerie de lumières. « C’est beau une ville la nuit »… Moi, je n’arrive pas à en profiter réellement, tant je me sens diminuée. J’en suis toute surprise. La première partie a été un tel régal. Et je n’avais pas l’impression de griller mes cartouches ! Il va falloir se reprendre. Ce n’est pas l’environnement hostile de Bovine qui m’y aide. Nous avalons une soupe en 2 minutes, avant qu’elle ne refroidisse. Ah, le courage des bénévoles qui vont passer la nuit dans ce courant d’air ! Nous repartons pour une belle descente. Très vite, je me rends compte de mon manque d’énergie, de mon manque d’envie, et de ma douleur au genou ! Je serre les dents. Je prends la tête de la descente pour être sûre de ne pas lâcher. Je ne dis plus rien. Mauvais signe. Tout au long de la descente, je me tiens un monologue intérieur. Mes 2 mois discutent : « je suis au bout du rouleau, je n’ai plus de jus, j’ai tout donné. » - « mais tu ne peux pas arrêter à Trient. Tu n’es plus très loin, tu peux le faire » - « mais j’ai mal ! Tu peux comprendre ça ? J’ai mal et je suis fatiguée et mes doigts sont gelés » - « oui, mais quand même, tu peux faire un effort. En plus, les filles, elles, vont continuer. Tu te vois aller les accueillir sans avoir terminé ? ».

Nous arrivons enfin à Trient. Le moi-qui-veut-continuer semble avoir un peu pris le dessus. Avec un strapping et un anti-inflammatoire, ça devrait passer. La pause est vraiment salvatrice. La tranche de saucisson sur le pain est un réconfort incroyable ! Fatiguée, je rejoins le pôle des kinés, qui tentent une expérience marseillaise sur mon genou. Merci les gars. Je lutte pour ne pas filer sous une couverture. Mais mes copines m’attendent. Nous repartons. Les Tseppes. Pour la 3e fois de l’été, je démarre cette maudite côte suisse. Elle n’est pas très longue, mais cela suffit ! Je lâche mes marmottes assez vite, mais je garde un bon rythme. Dans les premiers virages, la tentation est grande de faire demi-tour. Mais, plus je monte, plus cette idée m’apparaît insensée. Continuer. Aller jusqu’au bout. Je terminerai ce trail, même si je mets beaucoup de temps, même si je dois le terminer seule. Au ravitaillement, mes chères marmottes sont là. Quelle joie ! La chaleur du brasier des bénévoles n’est rien à côté de celle de leur sourire. Je sens, et je sais, que je ne pourrai plus les suivre, ni en montée ni en descente. Je n’ai plus assez d’énergie et mon genou est très fragilisé. Mais qu’importe. Je sais que je finirai et cela me réjouit, au point que je me fiche de terminer seule. Nous repartons. Je les laisse filer, mais ne mollis pas pour autant. Je prends un réel plaisir dans cette descente. Je me régale du vent qui nous accueille côté français. Je scrute le ciel et en guette les signes de l’aube. Je me sens vraiment bien. Je suis seule, sans mes marmottes, mais ça n’entame pas mon moral. Je suis bien seule, en ma charmante compagnie ! J’envoie même quelqu’un leur dire de filer.

Aux premières lueurs du jour, j’atteins Vallorcine. Mon genou a tenu le coup ! Est-ce la ruse marseillaise ? Quelle surprise de trouver mes 2 marmottes attablées ! Je ne mange presque pas, je n’en ai pas envie. Nous repartons. G. m’a dit qu’elle a hâte que cela se termine. Je les laisse à nouveau filer. Je n’ai pas assez d’énergie pour suivre leur rythme et je sais que les descentes vont être très douloureuses pour mon genou. Je préfère terminer sans me ruiner ni le moral, ni le physique. Tant pis pour l’arrivée à 3. Essayer de les suivre serait trop éprouvant et je finirais par broyer du noir.

Je profite pleinement du spectacle du lever du jour. Une à une, les aiguilles rouges s’offrent au soleil. Je me régale. Je suis si heureuse d’être là, à ce moment précis. Je vais terminer et je me sens bien.

La descente sur Argentière calme un peu mon euphorie, tant mon genou me fait souffrir. Et je sais ce qui m’attend entre Argentière et Chamonix… Tant pis, il faudra bien y arriver. La vue est splendide, le soleil réchauffe l’air ambiant. Je tâche de profiter pleinement de ces joies simples… sur les plats, pour engranger de l’énergie positive dans les descentes ! Et j’en ai besoin. Je tente de passer outre la douleur et de courir, mais je n’y parviens pas. Je me débrouille et accélère le pas en montée et sur les plats pour compenser. Sur le chemin, les émotions m’assaillent. Les larmes ne sont pas loin. Je n’en reviens pas d’être arrivée au bout. Je revis la course.

Je suis si heureuse et fière de moi. Je repense également au bonheur d’avoir pu faire presque tout le trail à 3. Entre la douleur et la joie profonde, j’avance. Enfin, je quitte le chemin.… Un ami est là, à m’attendre. Cela me regonfle. Et puis, les derniers mètres sont à plat ! Nous entrons dans la ville. J’aperçois mes marmottes qui me font de grands signes. Il suffit de peu de choses pour oublier la fatigue, la douleur. Je me mets à courir. Ah, chères petites marmottes ! Vous m’aurez accompagnée jusqu’au bout ! Je remonte la rue jusqu’à l’arche de l’arrivée. Étant seule, je savoure pleinement, égoïstement, les applaudissements des spectateurs. Voilà, c’est fait.

Tout cela me semble encore irréel. Je ne me rends pas compte de ce que je viens de faire. À part à Bovine, je me suis sentie si bien (si j’oublie un peu mon genou !). Et, quelque part, je suis encore plus fière d’avoir failli abandonner. Failli seulement. J’ai réussi à prendre le dessus et à continuer sans démériter. Je n’ai pas beaucoup d’écart avec mes 2 marmottes, mais il est complètement légitime, si l’on tient compte de nos antécédents sportifs respectifs. Là encore, fierté.

Un ami m’avait laissé un message d’encouragement dans lequel il écrivait « n’oublie pas, où que tu t’arrêtes, nous t’aimerons quand même ». Je n’ai pas gagné plus d’amour de leur part en terminant. Mais j’ai réussi à aller au bout de moi, puis à me dépasser, et à relever un vrai défi. J’ai gagné un petit plus, un petit quelque chose qui restera en moi. Un phare supplémentaire, qui éclairera mes jours gris. Une fleur qui colorera mes jours de printemps. Une petite flamme qui s’ajoutera au feu qui sommeille en moi.

Enfin, au-delà de mon défi personnel, de ma fierté, il y a la joie profonde, puissante, pleine d’émotion, d’avoir vécu cette aventure avec G.. Encore une page ajoutée à l’histoire de notre amitié. Et quel chapitre ! Ce trail n’aurait pas eu la même saveur sans elle. À l’approche de l’arrivée, j’étais profondément émue, émue de ma course, et émue de notre histoire. Tout se mélangeait.

Sur ce même chemin, je me disais : « C’est ça la vie. Aller au bout de soi et être submergée par les émotions, de la fierté, à la douleur, de la joie à l’amour inconditionnel ». J’étais heureuse d’être sur ce chemin, à moitié ivre de fatigue et d’émotions, hésitant entre les larmes de joie et celles de la douleur. Me repaissant de tout ce qui se passait en moi, ne sachant plus ce qui me contentait le plus : avoir terminé ? L’avoir fait ? Avoir partagé tout ça avec mes marmottes ? Aller dormir ?!?!

 

J’aurais pu décrire chaque instant de ce trail. Il y aurait encore tant à raconter. Les rencontres, les encouragements, les sourires. Des mots échangés. Une femme malade au bord du chemin. Ces inconnus que l’on suit la nuit, loin des peurs urbaines… Mais, on ne peut répertorier ces instants aussi fugaces qu’inoubliables, comme on ferait l’inventaire d’une librairie. Et j’aime l’idée de frémir de plaisir à chaque fois que l’un de ces souvenirs me reviendra le temps d’un flash.

 

 

 

Le trail est un concentré d’émotions. En quelques heures, nous traversons de nombreux états différents. C’est en cela que l’on peut parler de concentré. On passe beaucoup de temps avec nous-mêmes. On se félicite de ce que l’on fait et on est transporté par l’euphorie de l’effort, des paysages et de l’ambiance. Mais on va aussi vers l’autre, le temps d’un regard, d’une parole. On partage tous quelque chose au cours de la marche. On est mu par une énergie similaire. L’envie est en chacun de nous, le plaisir aussi, malgré tout. Et quelle magie, lorsque nous sortons de notre face-à-face avec nous-mêmes pour, le temps d’une étoile filante, partager un sourire ! Lorsque des pas se rapprochent des nôtres, laisser quelques instants ses pensées pour s’ouvrir à celui ou à celle qui arrive. Ce type d’épreuve nous révèle notre individualité, tout comme elle nous rappelle notre humanité. 

 


31/03/2014
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J’aime / J’aime pas / J’ai peur

On pense souvent se connaître et savoir ce qu’on veut. Puis un évènement vient cogner à notre porte et remet en cause nos certitudes…

Qui suis-je vraiment ? De quoi ai-je vraiment envie ? Qu’est-ce qui me fait vraiment vibrer dans ma vie ? Comment je vois ma vie et comment j’aimerais la façonner ? Quand je dis oui à quelque chose, est-ce ce dont j’ai vraiment envie ou est-ce juste pour faire plaisir, pour qu’on m’aime bien ?

Il me semble essentiel de dresser une carte de moi-même si je veux vraiment aller à la rencontre de l’autre. Si je ne sais pas vraiment ce qui brûle au fond de moi, comment me présenter à l’autre et avoir une relation honnête, saine et équilibrée.
Alors, j’ai décidé de dresser un tableau des j’aime/j’aime pas, en toute transparence. Sans ordre de priorité. Et puis tiens, je vais ajouter une colonne j’ai peur !

 

Listes non exhaustives...

 

J’AIME

J’AIME PAS

              J’AI PEUR

  •   Le chocolat
  •   La musique, beaucoup et variée
  •   Danser
  •   Boire, un peu trop, me griser
  •   Passer du temps avec mes amis
  •   Boire et manger avec mes amis
  •   Préparer un repas avec mes amis, un verre de vin et de la musique
  •   Faire des listes de choses à faire
  •   Savoir où je vais, et dévier une fois sur place
  •   Savoir que j’ai des amis partout dans le monde
  •   Me rappeler que j’ai pas mal voyagé
  •   Rêver de futurs voyages
  •   Passer une journée à lire
  •   Voir des films, souvent
  •   Les bonnes émissions à la radio
  •   Être gentille
  •   Sourire
  •   Rire
  •   Être dans la nature
  •   Le vent
  •   Faire du vélo, mais sans trop de côtes
  •   Faire des randos, mais pas trop difficiles
  •   Me baigner, être dans l’eau
  •   Être seule, pour pouvoir faire ce que je veux quand je veux
  •   Avoir des projets
  •   Les gens gentils
  •   Les gens qui me font rire
  •   Toucher, caresser, câliner
  •   Faire l’amour d’une façon débridée
  •   Parler cru parfois, faire des blagues osées
  •   Charmer sous couvert de blaguer
  •   Me faire belle, porter des robes et des talons
  •   Me sentir sexy
  •   Nager
  •   Skier
  •   Faire du yoga (mais pas trop dur)
  •   Faire du Pilates
  •   Masser
  •   Me faire masser
  •   Mes amis, ce qu’ils m’apportent, comme je les aime et comme ils m’aiment
  •   Ma vie en général. Je suis pas mal chanceuse, comme on dirait au Québec !
  •   L’image que je renvoie
  • Quand je fais quelque chose pour moi, qui me fait vraiment plaisir
  •   La musique trop bruyante (hard, métal)
  •   La soupe techno pop
  •   Me faire réveiller par un réveil
  •   Me voir quand je fais un caprice
  •   Les enfants capricieux (!)
  •   Quand on change mes plans
  •   Quand un homme ne répond pas à mes textos
  •   Les conflits et la violence
  •   Les biographies
  •   Les quenelles et les raviolis en boîte
  •   Les chocolats modernes aux épices et autres bizarreries
  •   Passer mon temps à parler des autres en les critiquant
  •   Les ragots
  •   Courir en montée
  •   Les efforts trop durs imposés par d’autres
  •   Les bullies
  •   Me sentir contrainte
  •   Les shots (mais je les bois quand même)
  •   Les boissons trop sucrées
  •   Les plats trop épicés
  •   Le froid
  •   Les fortes chaleurs
  •   Skier quand il pleut et que la neige est lourde
  •   Me voir procrastiner alors que je pourrais faire un tas de choses
  •   Être le nombre impair dans un dîner
  •   Quand je perds confiance
  •   Me voir faire des choses qui ne me ressemblent pas
  •   Les situations où je ne me sens pas en accord avec moi-même
  • Savoir que je fais quelque
    chose qui n’est pas digne de moi
  • Sentir que je déçois
  • Me dire "J’aurais dû/pu"

 

  •  De tomber en vélo
  •  De skier en pente raide
  •   De vieillir
  •   De ne pas vivre une vraie belle histoire d’amour
  •   De ne pas réussir à réaliser mon rêve d’écriture
  •   De découvrir ce qui se cache tout au fond de moi, et de l’effet que ça pourrait avoir sur moi
  •   De ne pas être à la hauteur (de quoi ? pour qui ?...)
  •   De me dévoiler complètement
  •   De perdre mon essence, mon authenticité, que ce soit dans une relation, dans un engagement…
  •   De ne pas être capable de surmonter cette peur et donc de passer à côté d’une belle histoire d’amour
  •   De tomber gravement malade

 

 


30/10/2013
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Célébrer la vie pour retrouver la joie

Parfois, la vie nous envoie des épreuves, nous donne des coups. On met alors un genou à terre. Notre être n’est que souffrance et on voudrait pouvoir appuyer sur le bouton « effacer » et remettre le programme à jour… La peine nous habite à chaque seconde. Nous l’oublions un moment, happés par la vie, puis elle nous reprend, sans crier gare, au détour d’un rayon de supermarché, lors d’un trajet en voiture, ou en allant se coucher. Les plaies béantes laissent le chagrin se déverser et les larmes couler.

Mais, la meilleure chose que nous puissions faire pour nous-mêmes dans ces moments-là, c’est de célébrer la vie justement. Choisir de sourire et de regarder le ciel plein d’espoirs, s’en remettre à l’univers et lui faire confiance. Lui sait. Il a dans ses méandres les détails de notre histoire. Il faut donc réussir à reprendre confiance. C’est d’ailleurs dans les moments les plus douloureux que notre confiance se mesure le mieux. C’est facile de croire en sa bonne étoile et de s’en remettre à son ange quand tout va bien, quand nous sommes portés par une vague de plénitude et d’abondance. Mais qu’en est-il quand tout s’effondre autour de nous ? Qu’en est-il quand ce qui nous portait et nous mettait le cœur en joie n’est plus que ruines et fumerolles ?

Se morfondre dans sa peine est souvent un passage obligé. Un deuil, en quelque sorte. Le deuil de ce qui n’est plus. Mais si on veut reprendre goût à la vie, et vivre de nouvelles belles aventures, il faut que ce ne soit qu’un passage justement. Nous nous devons de sourire à la vie chaque jour. Le sourire amène le sourire. Si nous sourions et que nous avons confiance en la vie et en tous les trésors qu’elle nous réserve, la vie nous sourira et nous offrira ces trésors. C’est seulement comme ça que nous pourrons nous relever et vivre à nouveau, pleinement.

Alors, comment reprendre confiance ? Comment réussir à se dire que la vie est belle et que nous allons être à nouveau joyeux, pour ne pas dire heureux ? Comment, face à un paysage intérieur dévasté, peut-on avoir envie de sourire à nouveau ?

Ne mettons pas la barre trop haut. Cela serait inutile. La vie regorge de menus plaisirs, accessibles facilement, et qui peuvent faire sourire notre cœur et notre âme. Il suffit d’ouvrir les yeux et d’être attentif au moindre miracle de la nature. Si on a la chance d’habiter dans un environnement naturel, ces miracles sont certainement plus faciles à voir. Mais ils sont partout et visibles de tous ceux qui savent vraiment regarder. Une petite fleur au milieu du bitume éclaté ; un rayon de soleil qui vient percer les nuages ; des feuilles qui frémissent. Ce peut être un son aussi, comme le rire éclatant d’un enfant ; le chant d’un oiseau ; le vent…

J’ai la chance d’habiter dans un environnement magnifique. Quand mon cœur est en berne, il me suffit souvent de regarder dehors pour être emplie de la beauté majestueuse de la nature. Le miracle de cette beauté réjouit mon cœur et mon âme. Face à une telle perfection, je ne peux que m’incliner et avoir confiance. Savoir que tout est pour le mieux pour moi en ce moment, en dépit de la souffrance qui ravage mon être.

J’ai aussi la chance immense d’avoir des plaisirs simples et de pouvoir facilement les satisfaire. Croquer dans une tomate que je viens de cueillir, sentir le jus dans ma bouche. C’est comme si un flot de bonheur venait chasser la grisaille intérieure. Ramasser des légumes dans un jardin pour me régaler avec quelques minutes après. Il n’y a pas besoin de grand-chose pour se redonner de la joie et de l’espoir.

Ce sont là des petits pas vers le « aller mieux ». On n’efface pas une grande souffrance comme la gomme, un coup de crayon malheureux. Mais on peut trouver mille petites astuces pour se procurer de la joie pure, et pas seulement « s’occuper l’esprit, pour ne plus y penser ». On y pensera encore et encore. On souffrira encore. Parfois plus, parfois moins. Mais on se doit de célébrer la vie et tous les miracles qu’elle met sur notre chemin chaque jour. On le doit à nous-mêmes. Il s’agit d’honorer notre être, de célébrer notre existence. Le miracle, la beauté, la grandeur de notre vie. Aussi triste que l’on soit, il faut se rappeler que la vie est un formidable voyage. Comme dans tous les voyages, il y a des moments magiques et des galères. Mais il ressort toujours quelque chose de ces galères. Ce n’est pas toujours évident, ce n’est pas instantané, mais, là encore, il s’agit de savoir regarder vraiment profondément, avec son cœur, avec son âme.

Alors, je souhaite à tous les écorchés que la vie malmène parfois, à vous tous donc, de savoir attraper ces petits miracles quotidiens. C’est la manière qu’a l’univers de nous dire que tout va bien se passer et que de grandes et belles choses nous attendent. Gardons confiance, même dans les moments de grande détresse, car l’arc-en-ciel n’est jamais loin. Il suffit de savoir apprécier le spectacle de la pluie, et de trouver les joies simples qu’elle nous apporte. Puis, au détour d’une rue, un rayon de soleil timide perce le rideau, et le ciel se colore à nouveau…

C’est une lutte, un effort constant quand on ne va pas bien. Il nous est souvent difficile de sourire et de voir la beauté des choses quand on a le cœur en miettes. Mais, à chaque fois qu’on y arrive, c’est une petite victoire. Un pas en avant vers la lumière et la joie. En multipliant nos efforts, on fait entrer de plus en plus de lumière et de joie en nous. Et, doucement, nous revenons à la vie et reprenons confiance.

Je vais donc me faire un café et aller le savourer au soleil…

 


24/09/2013
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Welcoming the rain

The sun was hot the whole day.

Moving was only possible in slow motion. 

Even thinking straight was a challenge

Bluebird sky. Sitting and waiting.

Eyes riveted to the sky. Alternating hope and despair.

Even the birds remained hidden in the welcoming shade of the trees. Men and beasts reduced to the same vegetative state.

The light was too bright to be enjoyed. Every single living soul was waiting...

Slowly, clouds arrived. One. Two. The first few started to join their forms into a larger one that covered the whole sky. Wind started blowing.

We all welcomed this fresh brisk of air. 

Slowly, hope came back.

But it wasn't enough. Not yet. 

We always want more...

Nature was giving too slowly for us to come back to life.

Gusts sweeping the fields. Please, Wind, go away and let the Rain come to save us.

Watching the force of the wind becoming weaker. And weaker.

Wind is fading away, clouds are heavier.

We can now feel the rain's coming. 

One timid drop. Two... Still waiting. Hoping for more. 

Raindrops are bigger. The color of the ground is changing.

It's time. This is it!

Let's open the doors and shutters.

Let's go outside and feel the fresh water dripping on our sweaty skins in this joyful shower.

Enjoying the revival.

Everything's possible now.

Blood starts running again.

Birds start flying again.

Life is back!

Let's raise our arms and celebrate this beautiful moment, when Nature is taking care of our lost souls and bodies. 

Be thankful


17/07/2013
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Bienheureuse différence

Bienvenue au pays de la différence ! On connaît tous le dicton : « Qui se ressemble s’assemble. ». Il est vrai qu’au début, ce qui nous séduit chez les autres, c’est souvent, ce que nous reconnaissons de nous. Une passion commune, des goûts musicaux similaires, et même un détail physique. Je crois aussi que cet adage vient d’un temps reculé où les seules « rencontres » qu’on pouvait faire étaient dans son propre village.

Le brassage des populations et les distances réduites par les nouvelles technologies font que nous sommes amenés à rencontrer toujours plus de monde, et à côtoyer une diversité toujours plus riche. En voyageant, il n’est pas rare de se lier avec des gens d’une tout autre culture, et donc, par delà les premiers signes de similitudes, très différents de nous.

J’ai longtemps eu peur de la différence. Il m’a fallu beaucoup de temps pour m’apercevoir que mes amis les plus proches étaient différents de moi, et que c’était justement là que résidait l’intérêt de nos liens. Aimer la même musique rapproche, mais c’est finalement un morceau totalement différent, que l’autre nous fait découvrir, qui nous lie vraiment.

Il en va de même en amour. C’est souvent plus flagrant. Au début, on se réjouit de voir tous les points communs entre nous. Puis, avec le temps, on découvre les différences, qui peuvent même être des divergences, voir des fossés ! On se trouve alors face à un dilemme : fuir, car on ne voit pas comment surmonter ces différences. On les craint et on ne veut pas modifier notre fonctionnement. On a peur de se perdre et de devoir abandonner ses valeurs. La deuxième solution est de rester, de découvrir sans crainte ces différences, de les apprivoiser, de les dépasser et même de les aime, pour finalement en faire la véritable richesse de la relation. Il ne s’agit pas de « faire plier l’autre », de le changer, ni de nous changer. Il s’agit d’évoluer ensemble sur le terrain de ces divergences, d’apprendre d’elles, de s’enrichir d’elles, et finalement, de se construire, ensemble, avec elles. C’est un challenge, car la plus grande peur de l’homme n’est pas la mort, ni la maladie, mais bien la différence. C’est presque inné ! Mais, quelle jouissance de parvenir à surmonter cet obstacle, ne serait-ce que pour un instant. On se sent si grandi quand cela nous arrive. On ne s’est pas renié, on n’a pas plié. On a simplement accepté d’aller à la découverte de ce qu’est vraiment l’autre. Et, ces différences, qui à première vue nous séparent, finissent par nous rapprocher, tant elles nous demandent de nous surpasser et d’aller vers l’autre, en oubliant ses peurs, en ouvrant son cœur et son esprit. Le véritable trésor de la rencontre se cache véritablement là. Qu’y aurait-il à découvrir chez une réplique de nous-mêmes ? Qu’y aurait-il d’excitant à ne passer du temps qu’avec des personnes qui nous ressemblent ? On s’enrichit tellement au contact de la différence ! La différence nous offre un formidable terrain de jeu. Elle nous met face à nos peurs. Elle nous offre un miroir de nous, qui va nous défier et nous demander d’offrir une version de soi grandie, et magnifiée. Se dépasser, dépasser ses peurs, accepter de s’ouvrir pleinement aux nouvelles propositions, aux nouvelles idées, accepter simplement de croire en une vision différente de la vie, sans se renier, sans oublier son libre arbitre et ses propres valeurs, c’est pour moi le plus grand et le plus beau challenge que la vie met sur notre route. 

 


15/07/2013
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