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Humeurs


This is the end...

Couper, quitter, mettre un terme à quelque chose n’a jamais été mon fort. J’ai beau savoir que je dois partir si je ne veux pas me perdre complètement, je m’entête parfois et reste plus longtemps qu’il ne faudrait. Pourtant, je ne peux nier le bien-être ressenti une fois la décision prise, une fois l’acte amorcé. Un sentiment de libération, plus que de liberté. Comme si un poids s’envolait de mon cœur, de mon être. L’équilibre est fragile, certes, un rien peut venir voiler cette douce euphorie. La lutte interne est féroce !

J’ai décidé de mettre fin à une situation qui me pesait. J’ai décidé que je méritais plus que ça, que j’allais droit dans le mur émotionnel, que la situation devenait plus lourde à porter qu’elle ne m’apportait de joie et de bien-être. Une fois la décision prise, j’ai donc mis en place le processus de départ. Être maîtresse de la situation, savoir où j’allais et ce que j’allais faire me donnait un sentiment d’invincibilité et me remplissait d’une grande joie, malgré la tristesse du mot fin. Savoir que je revenais vers ma souveraineté, que j’allais retrouver l’estime et l’amour de la femme que je suis. Sentir que c’était la bonne chose à faire. Pourtant mon ego était là, tapi, guettant le moindre signe de faiblesse, agitant des petits drapeaux disant « Ça va faire mal. Tu vas être très triste. Est-ce que tu ne peux pas être heureuse comme ça ? Après tout, il y a des situations bien pires. Et que vas-tu faire après ? Personne d’autre ne t’attend. ». Après un moment de sérénité, sentiment d’avoir fait ce qu’il fallait, comme il le fallait, le voilà à nouveau à l’assaut lorsque je reçois une réponse m’indiquant que je vais être rayée de la carte mémoire, afin de ne plus dérailler. Le voilà qui surgit et me broie le ventre et le cœur. « Quoi ? On m’efface comme ça de sa vie ?!?! Si facilement ! Je n’aurais peut-être pas dû… ».

Il faut savoir bâillonner son ego parfois, l’écraser avec toute la confiance qu’on a en la vie. Quand son attaque souterraine se déclenche, réussir à rassembler ses forces, mobiliser toute son énergie pour le combattre et nous rappeler les désavantages de la situation qu’on a quittée et toutes les promesses à venir.

Alors me voilà, face à ma décision, face à ses conséquences. Je peux choisir la route du remords, de la douleur misérable, celle du doute, du regret de ce que j’avais, quand même un peu. Ou, je peux me redresser, gonfler le torse, sourire, avoir pleinement confiance en l’avenir, savoir que j’ai regagné de mon intégrité. Moi qui ai tellement peur de perdre mon essence dans tout engagement, je suis effarée de voir avec quelle facilité je me mets dans des situations où, justement, je la perds, oubliant tous les signaux d’alarme…

Je sais que mon ego va se charger de me faire souffrir un peu de temps en temps, va me faire regretter de ne pas avoir pu supporter plus longtemps cette situation. Mais j’ai bien l’intention de le faire taire, en lui rappelant tous les désavantages de cette situation justement, tous les moments où je me sentais bafouée et non respectée. Je vais lui montrer que j’ai repris le pouvoir, retrouvé toute ma dignité et que cela n’a pas de prix. Le petit pincement au cœur, la petite boule au ventre m’accompagneront pour un moment encore, mais ce que j’ai retrouvé vaut bien ces petits inconforts.

Avoir décidé de partir me permet de ne pas tomber dans le ressentiment, dans les questionnements pathétiques, dans la remise en question des belles choses qui ont été dites et vécues. Ce serait vraiment trop douloureux d’avoir à supporter ça en plus, car de toute façon il aurait fallu partir.

Je vais donc considérer cette décision comme une preuve de courage, comme un acte militant en faveur du respect de moi-même, comme un acte de dignité, comme une preuve d’amour pour moi-même. C’est bien ça, après tout, à tant chercher l’amour en dehors de soi, on en oublie que la première personne qui peut et doit nous aimer, c’est nous-mêmes. C’est souvent difficile. J’y travaille beaucoup, mais j’avais oublié ma mission ces derniers temps…

 


30/10/2013
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Transparence -1

Et si nous arrêtions de nous cacher derrière des non-dits ? Et si on se disait ce qu'on pensait sans faire de ronds de jambe ? Je ne parle pas de blesser gratuitement les autres, mais de dire ce qu'on a sur le coeur, sans avoir peur de ce que les autres en penseront. 

Je suis fatiguée de ces tactiques, fatiguée de ces stratégies pour plaire, appâter, ne pas perdre la face, ne pas perdre l'autre... Si on décidait de s'accepter et de s'aimer tels que nous sommes ? S'aimer est souvent le travail d'une vie. S'accepter semble moins insurmontable. Et si on décide de s'accepter en l'état, sans retouches, la manifestation de cette acceptation pour moi serait de ne plus se cacher derrière de fausses pudeurs, derrière la bienséance imposée par des personnes dont nous n'avons que faire. Et si le premier pas pour se déclarer notre amour serait de se respecter, de respecter ses envies, ses désirs, ses peurs aussi ? Il nous faudra certes un peu de courage pour oser dire "j'ai peur", "j'ai envie", "je ne veux pas", "j'ai mal", "c'est bon", "oui, encore", "non". Dire toutes ces phrases simples semble si souvent être une montagne infranchissable, tant nous craignons que l'autre ne pense que... Que l'autre pense quoi, d'abord ? Tout ce qu'on risque, finalement, c'est que l'autre comprenne exactement ce que l'on ressent à ce moment-là. N'est-ce pas ce que nous voulons ? On ne peut exiger des autres qu'ils lisent dans nos pensées et qu'ils comprennent tout ce qu'on ressent. Pouvons-nous le faire nous-mêmes ? Bon, nous sommes d'accord. 

Alors, réalisons un merveilleux acte d'amour envers nous-mêmes, et déposons le bouclier que nous brandissons chaque jour devant nous, ouvrons le paravent derrière lequel nous nous déshabillons, fermons l'éventail derrière lequel nous cachons nos larmes ou nos sourires. Offrons au monde, notre vrai nous. Faisons-nous une déclaration d'amour en nous dévoilant complètement, sans peurs de ce qu'on pourrait dire de nous. Au final, nous sommes seuls avec nous-mêmes. Et l'essentiel n'est-il pas de se trouver alors en bonne compagnie ? En ne cessant de nous cacher derrière des masques, nous finissons par oublier qui nous sommes, un peu comme un acteur qui ne saurait jamais sortir de ses rôles. 

Alors, je prône la transparence, dans le respect de l'autre bien-entendu. Mais, j'ai décidé d'adopter la transparence comme mojo ! Nous n'avons qu'une vie, qui passe vite, très vite, alors quelle foutaise ce serait de la passer à jouer à se cacher sans jamais être trouvé, ni se trouver. 

Jouons franc-jeu avec nous-mêmes, sautons dans le vide, ou restons au bord de la falaise, qu'elle que soit l'option qui nous convienne, mais osons nous offrir au monde en toute transparence. C'est la plus belle déclaration d'amour que nous puissions nous faire.

 


31/05/2013
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