E-mails
Le sens du commerce...
Chers M. Ducon et fils,
Nous accusons réception de votre message et de vos demandes.
Les mots qui nous viennent à l’esprit sont : « Voulez pas qu’on la coupe et qu’on la mâche aussi ? » Mais calmons nos esprits. Nous, les familles établies dans la vallée depuis plusieurs générations, avons du savoir-vivre et avons conscience des limitations des nouveaux arrivants.
Alors non, nous ne fournissons pas les sacs, mais nous pouvons vous donner de bonnes adresses.
Pour le poids, nous sommes conscients de vos difficultés à vous servir d’une balance, et, pour être honnêtes, nous sommes toujours surpris de l’habitude des citadins de vouloir peser chaque morceau qu’ils mangent. On dirait Julien Clerc! Bref. Nous ne voulons pas vous froisser et n’irons pas plus loin dans la moquerie, ni ne nous offusquerons de votre remarque désobligeante.
La viande sera livrée dans des cagettes, répartie par type de morceaux, nous vous les désignerons, en espérant que les informations ne se perdront pas dans le vide de votre cerveau sous-oxygéné.
En cas d’empêchement, la fille du boucher veut bien assurer la livraison, mais seulement en contrepartie d’un verre (elle a une fâcheuse tendance...).
Notez que nous vous offrons une qualité de viande difficilement égalable. Le veau a grandi sous la mère et sous la fille du boucher. C’est vous dire le soin que nous avons apporté à son développement.
Si cette proposition ne vous convenait pas, merci de nous le faire savoir dans les plus brefs délais. Notre maison est sérieuse et nous n’aurons aucun mal à trouver des clients, avec lesquels il est facile de travailler, sans devoir se rendre dans votre cher pays, pour parler au juge...
Vous pouvez nous répondre par retour de mail, en rayant la mention inutile ci-dessous, si bien sûr c’est dans vos cordes :
Oui, nous acceptons votre proposition sans regimber.
Non, vous pouvez le bouffer votre veau.
Chaleureusement,
La joyeuse équipe de Prends ta bidoche, paye et tire toi