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Voyages

Après chacune de mes escapades, j'ai raconté mes aventures à mes amis. L'idée, ici, est de reprendre ces messages. Parfois livrés tels quels, parfois retravaillés, ils relatent des moments importants de ma vie de voyageuse.


Rocheuses canadiennes, octobre 2011

Mon voyage dans les Rocheuses fut le road trip par excellence. De celui qui recharge nos batteries en nous ouvrant plein de nouveaux horizons. De celui qui nous aide à mettre les choses en ordre dans notre tête. Un voyage en solitaire, probablement le meilleur de tous ceux que j’ai faits...

 

Mon trajet était assez ambitieux, et j’ai trouvé le moyen de l’allonger encore en changeant mes plans presque chaque jour ! Mais ça en valait la peine. Je suis donc partie de Vancouver sous la pluie pour aller dans la région des vignobles : l’Okanagan. De là, je me suis rendue à Nelson, petite ville nichée au cœur des Kootenays, magnifique région de lacs et de montagnes. Mes deux premières soirées furent dédiées au vin. Quel bonheur de déguster un bon verre de vin en lisant un bon bouquin !!

Après une nuit quasi blanche à cause des « légers » ronflements de ma voisine de chambre (j’ai quand même terminé sur le canapé de l’entrée à 2.30 du mat’), j’ai à nouveau décidé de changer mes plans et d’aller prendre un ferry pour faire la route au cœur des montagnes. Plus de 10 h de route, mais qu’est-ce que c’était beau !! Une petite frustration due aux nuages qui restaient accrochés aux sommets, mais quand même, quelle vue ! Une vallée qui n’en finit pas, et si vaste qu’on pourrait y mettre 3 fois celle de Cham !

Je me suis amusée à aller prendre mon sandwich de midi aux USA. Bon, le passage de la frontière est un peu plus compliqué qu’au Châtelard, mais ça m’a fait bien rire. Objet de votre visite ? - Juste le kif d’aller prendre mon déjeuner aux USA. Où allez-vous ? - juste là, à gauche face au lac...

Sur ma route ce jour-là, un petit village perdu, où de la musique bavaroise est jouée dans les haut-parleurs de la place centrale, place entourée de Gasthaus qui se targue de servir les meilleurs schnitzels de la région...

La route est longue, mais ce soir, je dors à Lake Louise, alors mon adrénaline est assez forte pour endurer le trajet.

Ça y est, je démarre l’ascension. Entre chien et loup, j’aperçois une enfilade de montagnes énormes. Elles ne sont pas forcément très hautes, mais elles sont vraiment imposantes. Là, l’émotion me serre la gorge et les larmes me montent aux yeux. Plus loin, dans l’obscurité, un troupeau de wapitis se promène sur le plat de la rivière...

Le lendemain matin, je file donc au fameux lac. J’y suis assez tôt pour le trouver peu fréquenté. Juste quelques Japonais... Je décide de monter au lac Agnès. Là encore, l’heure me permet d’être quasi seule. Je déguste un bon café face au lac, un petit coin de paradis qui n’est pas sans me rappeler le chalet au-dessus de Servoz... Suite à une faiblesse de ma part, je ne peux pas aller au Moraine Lake, qui est censé être encore plus beau, car je n’ai pas réussi à dire un vrai non à un mec de Digne-les-Bains, que je dois maintenant récupérer pour emmener à Banff... Tant pis, je pensais y aller le lendemain, mais là encore, erreur de ma part, je me suis mal renseignée et n’ai pas vu que l’accès serait fermé... Note pour plus tard : Il faut vraiment apprendre à dire NON !!

Tant pis, nous filons au lac Minnewanka où nous faisons un pique-nique bien sympa quand même. Et en route, nous croisons un superbe mâle wapiti sur le bord de la route. Je dépose mon compagnon de route à Banff, qui est un joli petit village niché dans les Rockies. De là, je vais à Canmore, une petite ville en bordure du parc, où je retrouve un ami. Il m’offre une visite express et nous nous asseyons devant une bonne Guinness (ça faisait bien longtemps !), dans un resto - pub d’un autre temps, où les tapisseries rappellent celles des BD de Lucky Luke, avec, en plus, de vieux piolets, de vieux mousquetons suspendus partout.

Le lendemain, je prends la route pour Jasper. 230 km sur l’Icefield parkway. Là, malgré une météo un peu capricieuse, c’est l’émerveillement permanent. J’en ai mal aux yeux, il y en a de trop ! Quand je pense avoir un répit, une autre montagne, un autre lac, un autre glacier surgit. Je frôle l’overdose de grandiose. C’est incroyable. Je m’arrête partout. Crapahute autant que je le peux. Résultat : 7 h pour couvrir 230 km ! 

J’arrive à mon auberge perdue dans les bois. Pas d’eau courante, tout y est assez rudimentaire. C’est la meilleure nuit de mon séjour ! J’y croise un couple de Barcelone très sympa. Ils connaissent bien Chamonix... Au bonheur d’être perdue dans la nature s’ajoute le frisson canadien : quand tu vas aux toilettes la nuit, tu n’es pas totalement sûr de ne pas croiser une grosse bête...

Le lendemain matin, je file assez tôt vers Maligne Lake. En route, la magie opère encore une fois. Je vis sans doute le plus beau moment de ce voyage. Un lac, une lumière fantastique, quelques nuages pour l’ambiance, et une mère orignal et son petit... quand je retourne à ma voiture, je jette un dernier regard et aperçois un mâle qui arrive. Le temps d’attraper mon café et je redescends. ô temps suspends ton vol. Quel privilège d’être là !

Toute la journée, j’enchaîne des balades, toutes aussi belles les unes que les autres. J’épuise mon répertoire de chansons pour tenir les ours à distance. C’est la saison où ils font leurs réserves pour l’hiver et ne sont pas forcément très amicaux... Ajoutez à cela, la période de rut des caribous, et cela nous fait un beau cocktail de vie sauvage à éviter !

Ce soir, je rejoins une autre auberge bien sympa. Au détour d’un virage, j’aperçois des bois qui dépassent. Ni une ni deux, je fais demi-tour et me gare. Un gros mâle caribou est en train de paître tranquillement... L’auberge est tout aussi perdue dans la forêt que celle de la veille. On prend l’eau à la pompe ! J’entre dans le chalet principal, un feu de bois dans le poêle, Radiohead dans le vieux radiocassette... C’est bon !!! Une belle soirée avec deux Allemands et un couple de Suédois. 

Le lendemain, je fais une dernière belle rando avant de prendre la route pour descendre vers Vancouver. Le cœur un peu serré, je quitte Jasper. 

La route est parsemée de belles chutes d’eau, les montagnes sont encore très belles. Le lendemain, je décide de tourner et je prends une belle variante. Après une route assez bucolique, avec quelques fermes dispersées, dont une de bisons, je rejoins une route non goudronnée qui surplombe le lac. J’ai encore eu une belle idée ! Des camions chargés de troncs d’arbre me doublent et je découvre une grosse scierie (est-ce une scierie à ce stade ?) au bout de la route. Je vais demander si quelqu’un peut me faire visiter. Coup d’épée dans l’eau.

Je rejoins Squilax pour ma dernière nuit. Les dortoirs sont répartis dans trois wagons qui stationnent dans le jardin, au bord du lac, sur quelques mètres de rail. Assez pittoresque. Ici, un dernier rendez-vous avec la vie sauvage canadienne m’attend : la remontée des saumons. C’est assez impressionnant de les voir sauter et actionner leur queue pour braver le courant. Les cadavres des plus faibles jonchent les rives et flottent au milieu des vaillants nageurs. 

Le soir, personne n’accepte le vin que je propose. Ça ne va pas me freiner ! Dans le salon, près du feu, je déguste un (euh... deux ou trois !) verre de vin en discutant avec la jeune Française employée dans l’auberge. Avant d’aller dans ma couchette qui me rappelle mes allers-retours parisiens, je vais écouter les saumons sauter au bord du lac. Le ciel est noir et parsemé d’étoiles, la lune est presque pleine. Le spectacle est magnifique !

Voilà, le dernier jour de mon périple est arrivé ! La route est encore très belle. J’emprunte la route des chercheurs d’or. Le paysage est bien différent de celui des jours précédents, mais l’ambiance est au rendez-vous. Collines dorées, rivière d’un bleu profond, des trains interminables, des gorges profondes. Et je termine la boucle sur un banc, face aux lumières de downtown Vancouver, après plus de 3 000 km. Un dernier verre de vin, une dernière cigarette, je savoure ce moment, fin parfaite d’un séjour parfait.

Dimanche, pour allonger un peu l’aventure, je profite d’avoir ma voiture pour aller au parc du phare de la pointe nord-ouest de Vancouver. C’est une journée d’automne magnifique. L’air est frais, le soleil haut, les couleurs et la lumière parfaites. 

Ce qui est incroyable avec ce pays, c’est que j’ai fait 3 000 km, et j’ai vu une variété de paysages incroyable, mais quand je regarde sur une carte, je n’en ai parcouru qu’une infime partie. Il me reste tant de choses à découvrir !

 

 

 


06/06/2013
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Hawaï, avril 12

Noël à Vancouver, Pâques à Hawaï

Chienne de vie !

 

Tout a commencé très tôt : déjà j’ai grandi dans l’un des endroits les plus pourris qui existent. Enfermée entre deux murs immenses, je ne vois rien et habite dans une cave sans soleil la plus grande partie de ma vie.

Lorsque je décide de mettre le nez dehors pour une aventure exotique, je me retrouve sur un bout de terre paumé, entouré d’eau à 20 000 km de chez moi. J’ai vraiment décidé de rater ma vie. Après un bref passage en terre neutre, je me lance dans une autre exploration, dans un pays, certes un peu plus proche, mais dont l’étendue me donne le vertige. Et puis, ils y ont de drôles de coutumes, et parlent d’une façon étrange. Pour me fondre dans la masse, j’ai dû adopter certaines de leurs coutumes et quelques tournures fleuries... Vous rendez-vous compte à quel point ma vie est merdique ?

Et alors là, je viens de décrocher le pompon : je viens d’enchaîner un week-end prolongé à Hawaï et un week-end de ski de printemps à Whistler. Vie de merde, vous pouvez le dire.

 

Mais laissez-moi vous en dire plus sur Oahu, l’une des îles formant l’ensemble d’Hawaï. Oahu est la plus « civilisée » de ces îles. Je l’ai choisie en espérant y croiser Magnum et ses shorts en jean. Et bien ce fut raté ! Bien sûr Higgings est resté avec ses chiens. Quant à Steve MacGarret, je pense que son arthrose l’a empêché de venir m’accueillir à l’aéroport. C’est donc une charmante catcheuse polynésienne, vêtue d’une authentique-mes-fesses chemise hawaïenne qui m’a accueillie. Tout en portant 5 valises, elle poussait un chariot et répondait aux questions des autres vacanciers, qui voulaient se donner le frisson de parler avec une autochtone. Surprenante ! Pour ne pas me faire trop remarquer, j’ai sorti mon sourire le plus béat, l’air de dire « je suis à Hawaï, c’est énooooooooorme !!! » et ai fait mine d’être heureuse d’être là. Ça a marché et elle ne m’a pas passée à la broche !

Arrivée à l’hôtel, je m’aperçois avec horreur que j’ai vue sur l’océan et que je n’ai qu’une rue à traverser pour être sur la plage. Le cauchemar continuait...

Pour faire passer le temps, je me rends sur la plage pour une baignade, dans une eau claire et à température idéale. Bien sûr, mon tempérament d’exploratrice de bacs à sable me pousse à passer dans les contre-allées pour surprendre les surfeurs se jetant à l’eau. J’erre également dans des quartiers écœurants, où s’enchaînent des maisons que Robin Masters aurait pu posséder pour ses invités.

Lassée de ces vues paradisiaques, où la végétation luxuriante encadre des plages idylliques, je me traîne dans mon trou à rats, où je bois des Mai Tai revisités insipides en mangeant quelques poissons crus marinés dans du lait de coco sans saveur. Bref, je me demande ce que je fous là !

Le lendemain, le sketch continue. À cause du décalage horaire (manquait plus que ça !), tout l’hôtel est réveillé aux aurores. Le pdj démarre à 6,30 et je me dis qu’aller prendre un bain de mer serait une bonne idée avant de prendre le pdj sur la plage également, grâce aux petites glacières fournies à cet effet. Figurez-vous que je descends à 6,15 pour me rendre sur la plage et que tous mes braves amis américains et japonais sont déjà là à faire la queue pour le pdj... Lorsque je remonte de la plage, où pas un n’y était, je les trouve tous entassés autour de la petite piscine en écoutant un musicien local très moyen. Un sketch, je vous dis. Tant mieux, j’aurai la plage pour moi !

Ce jour-là, comme j’ai quand même décidé de mettre un peu le nez dehors (y’a bien une Xbox dans la chambre, mais je ne sais pas m’en servir), je décide de partir en expédition et de marcher au sommet de Diamond Head, un ancien cratère qui surplombe Waikiki Beach. La vue est à chier. Un océan aux dégradés de bleu et de vert, un ciel supposé magnifique. Bref, je vous épargne les détails de ce calvaire. Ce « sommet » servait également de base de surveillance à l’armée et nous pouvons nous mettre dans un des postes creusés dans la roche. Impressionnant. En redescendant, je me retrouve sous la pluie et décide de sauter dans un bus pour rejoindre une baie où on peut faire du snorkelling, mot savant pour dire « prends tes masques, tes palmes et ton tuba et va te prendre des coups de soleil sur le dos ». Ce que j’ai évidemment fait, sinon, ce ne serait pas marrant. Le soir, pour fêter ça, je déambule toute fière dans les ruelles de Waikiki. Je délaisse le centre-ville d’Honolulu, n’ayant pas vraiment envie de ça.

Le lendemain est censé être le grand jour. Je pars en mer sur un catamaran, pour refaire du snorkelling, mais surtout pour voir des dauphins et des baleines. Et là, c’est encore la loose vu que pas un cétacé ne daigne montrer le bout de son nez... J’ai même reçu un coupon gratuit pour y retourner en compensation. Bon, je passe sur le fait que, vêtue de mon Icebreaker manches longues, j’ai barboté pendant une heure au milieu de grosses tortues de mer et de poissons multicolores. Et au milieu de ça, qu’est-ce que je vois débarquer au fond de l’eau, en combinaison camouflage ? Des pêcheurs armés. J’ai bien cru que j’assistais à une scène d’un vieux James Bond. Mais, là encore, déception : Sean Connery devait jouer du kilt ailleurs ! Au retour, je poursuis mon exploration de Waikiki et de ses bords de mer, ainsi que de ses cocktails. Bref, j’me fais chier !

De déception en déception, le lendemain, après un footing et une baignade, je prends une voiture pour me rendre dans le nord de l’île réputé pour ses plages à grosses vagues pour les blonds à cheveux longs, autrement appelés surfeurs. La journée est incroyable, rythmée par les averses torrentielles qui s’arrêtaient pour laisser un beau soleil nous sécher, avant de se faire mouiller à nouveau. Après un détour par Dole, la plantation d’ananas, j’enchaîne les plages, me ruine les genoux et un orteil sur des rochers en voulant frimer dans les vagues, et suis une route merdique bordée par l’océan d’un côté et des forêts humides, qui semblent phosphorescentes sous la pluie, de l’autre. Je prends un jeune de 17 ans max en stop, qui me demande ce que je fais pour le fun, et me demande si je suis intéressée pour de « l’extra fun » avec lui... Je me retiens de lui demander son âge au risque de perdre mon aura de bombe sexuelle, mais tout de même, je suis au comble de l’ahurissement. Je le dépose quelques minutes plus tard et me remets de mes émotions avec le Moscow Mule local, qu’ils ont baptisé Luheiluhei Mule (ou un truc dans le genre). 

Je continue mon programme santé avec ma course et ma baignade matinale. Avant de prendre la route pour l’est et ses supposées plages de rêve. Avant, je prends le temps de me frotter aux coutumes locales et m’essaie au ukulele. J’en sors un son minable et prends des crampes dans les doigts, alors qu’un merdeux de 10 ans frime à côté de moi. Je lui aurais bien pété les dents une à une, mais bon, je sais rester civilisée...

Après cela, en route pour l’est où j’enchaîne des plages toutes plus nulles les unes que les autres. Le genre sable blanc et fin, eau turquoise et palmiers. Le paysage que tout le monde a vu 1 000 fois dans le Télé 7 jours. En plus, il y a du vent, et ça met du sable dans le sandwich. N’ayant pas l’eau courante à l’hôtel, je me mets tout de même à l’eau, histoire de me laver un peu ! Petite marche en haut d’une falaise avec vue merdique. Décidément, on n’est bien qu’à Maubeuge ! 

Je termine avec LA plage de trop. Un sable si fin qu’un voile de soie nous file entre les orteils à chaque pas. Une eau turquoise, une végétation riche en arrière, et quasi personne. Vivement que je retourne à la piscine de mon quartier !

Le soir, heureusement, c’est la fin du voyage. Après un bain sous les derniers rayons du soleil, je me change rapidement dans le lobby de l’hôtel et, sous les yeux ébahis de la vendeuse, je vide la Corona que je viens de lui acheter dans mon bidon Isostar avant de sauter dans ma navette pour l’aéroport oú j’apprends que mon vol ne partira qu’à minuit au lieu de 22,30. Quand je vous dis que ces vacances étaient affreuses, je ne mens pas.

 

Bref, vous l’aurez compris, je suis rentrée à Vancouver avec des coups de soleil, du sable dans la culotte, des écorchures aux genoux et au pied, et une casquette en moins. Heureusement que je pouvais aller skier le week-end suivant pour oublier cet épisode pitoyable de mon existence.

 

Comme vous pouvez le constater, je n’ai vraiment, mais alors vraiment pas pris mon pied pendant ces quelques jours. Et non, je n’ai pas affiché un sourire béat du matin au soir, de mon premier bain de mer au lever du soleil à celui dans les derniers rayons de ce même soleil...

 


04/06/2013
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New-York, juillet 2012

 

« J’ai vu New York, New York USA, j’ai jamais rien vu d’aussi haut … ». Pendant 4 jours, les paroles de la chanson de Gainsbourg ont résonné dans ma tête.

Cette ville est tout simplement incroyable. Je n’y habiterais pas, c’est certain, mais cette visite a été absolument fantastique. J’ai marché avec Woody Allen dans Greenwich village et ai couru avec Scorcese dans Midtown. Des petits groupes de jazz dans les parcs aux saxophonistes solitaires sous les ponts, la musique m’a accompagnée chaque minute. Mais au-delà des instruments, c’est la musique de la langue des New-Yorkais qui a ravi mes sens. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de faire des pauses au milieu d’une rue, d’un parc et de les écouter parler. Des films entiers se jouaient devant moi… Mon imaginaire a été nourri, rassasié même. Chaque rue apportait son lot de surprises. Chaque journée a été si riche en découvertes que j’avais du mal à aller au lit tant ma soif semblait ne jamais pouvoir être étanchée. Peut-être que la température a joué un peu dans cela… Il a fait plus de 30 degrés chaque jour, mais cela ne m’a pas empêchée de couvrir des kilomètres de bitumes.

J’ai commencé ma visite en douceur en arpentant les trottoirs de Chelsea, Soho et Greenwich village. J’avais l’impression d’entendre Woody Allen et ses théories dépressives à chaque coin de rue. Un vrai régal ! Un petit détour sur les bords de la rivière Hudson pour le calme… Mes pas m’ont menée à travers des petites rues commerçantes, des parcs, véritables oasis au milieu de la folie trépidante de la ville et havres de fraîcheur fort appréciés par ces températures.

Le soir, je profite des derniers rayons du soleil pour m’embarquer sur un ferry gratuit pour un aller-retour qui me permet de voir la statue de la liberté de plus près. Mon émotion fut grande en voyant ce symbole. J’ai pensé à tous les immigrants arrivant là et qui, voyant cette statue, voyaient l’espoir d’une vie nouvelle où tout serait possible pour eux. Un détour par Wall Street, très calme à cette heure, puis, j’ai erré sur les quais jusqu’au pont de Brooklyn que j’ai emprunté de nuit. Là encore, un vieux rêve…

 

Le lendemain, je me prépare à visiter Midtown et le fameux Time Square. La chanson de Gainsbourg plus présente que jamais, je réalise un autre rêve : celui de marcher dans ces rues immenses bordées de hauts buildings, une vallée de Chamonix en bitume… Je ne pouvais m’empêcher de lever la tête en marchant et de prendre des photos à chaque fois que je traversais une rue. Je m’en suis sortie sans une égratignure, ni même un coup de klaxon !

J’accroche à mon tableau de chasse des noms de rue fameux, la Cinquième avenue, Park Avenue, Lexington avenue…

Remise des émotions de la veille face à la statue de la liberté, je me retrouve encore au bord des larmes dans la gare centrale. L’escalier m’a tout de même paru plus petit que dans la séquence des Incorruptibles… Je sais, je pinaille. Puis après la Gare centrale, ce fut le tour de la bibliothèque nationale de me donner des papillons dans le ventre. Ces grandes salles silencieuses parsemées de petites lampes, comme dans de si nombreuses scènes de films. Je ne vous mentirai pas : la technologie a bien-sûr fait son nid ici aussi et les écrans d’ordinateurs disputent la vedette aux vieux livres. Mais l’émotion fut aussi forte.

Après ce plongeon au cœur de l’étude silencieuse, direction le Rockfeller Center, qui, avec l’Empire State, représente l’Aiguille du Midi de New York. Le flux est organisé, on nous passe des vidéos pour nous faire patienter et on monte très vite tout au sommet, où on fait le plein de photos spectaculaires avant de redescendre. La vue du sommet en assez grandiose. La ville s’étend littéralement sous nos pieds et on a une vue formidable sur Central Park. Une des choses qui m’a le plus impressionnée, c’est que même à cette hauteur, on entend la clameur de la ville…

Une fois redescendue de ma montagne de béton, je trouve refuge dans une boutique Lindt, où de nouvelles créations n’attendaient que moi !

De là, je me rends sur Time Square pour faire la queue pour acheter un billet pour un show. Rien ne me préparait à ça… Une marée humaine agglutinée dans la chaleur moite de ce vendredi, des néons et des écrans géants tout autour. La folie des grandeurs à l’état pur concentré sur quelques coins de rue. C’est simplement ahurissant. Je saute quelques étapes pour vous dire que pour une raison déraisonnable, j’y suis retournée le samedi en fin d’après-midi. Là, comment vous expliquer ? Disons qu’y aller un vendredi après-midi, revient à un goûter d’enfants avec 10 petits qui jouent ensemble en criant. Revenez le samedi, et là, ce sont 50 enfants, prenant une ration de sucres toutes les 10 minutes qui se sont invités dans votre salon… Ça vous donne une idée assez précise de la chose.

Mais revenons-en à notre vendredi. L’attente est raisonnable et les distractions suffisantes pour contenir une foule impatiente. Le ticket en poche, je déambule un peu, assez pour rencontrer le Naked cow-boy (cow-boy nu), un gars qui se balade en santiag et en slip en se faisant payer pour être pris en photo avec des filles. J’avais vu un reportage sur lui et il passe beaucoup de temps dans une salle de gym pour se tailler un corps d’athlète. Assez réussi, je dois bien le reconnaître. De là à lui donner des dollars pour lui pincer les fesses… Je sais, je suis assez étroite d’esprit.

Pour me remettre de cette suractivité, je m’échappe dans Central Park pour une sieste reposante sur un rocher avant d’aller voir mon spectacle. C’était une comédie musicale sur l’histoire d’un groupe des années 50-60. Très chouette !

En sortant, je décide de rentrer à pied et de repasser par Time Square pour le voir de nuit. Et là, ce fut un nouveau choc. Tout était tellement illuminé que l’on se serait cru en plein jour ! Une telle débauche d’énergie m’a abasourdie. C’est totalement dément, outrancier même ! La nuit révèle aussi ses joueurs de saxo, ses groupes de musique, mais aussi son Naked Cow-Boy de nuit, qui lui ne doit pas passer trop de temps dans une salle de gym… Et il y avait même le pendant du Naked Cow-boy en la personne du Naked Indian… Un gars bedonnant se promenant en slip avec une coiffe de chef indien. Ils sont vraiment créatifs !

Je ne suis pas mécontente de retrouver le calme des rues de Chelsea après tout ça ! 

Mon troisième jour se passe dans l'Upper East et West Side, avec Central Park au milieu. C'est un peu le 16ième de Paris. De grandes avenues bordées de maisons cossues, où se promènent des familles bien sous tout rapport. C'est très agréable, surtout après la folie d'hier. Je passe par la fondation David Koch, qui comprend un centre culturel, un opéra et un théâtre. Deux tableaux immenses de Chagall décorent l'intérieur et je décide de m'offrir une place pour le ballet du soir, Gisèle, donné par le ballet de l'opéra de Paris, moi qui ne suis jamais allée à l'opéra Garnier...

La journée se passe sous le signe du calme, de la détente et de la culture. Je déambule dans les rues, puis fais le plein de chlorophylle dans Central Park, qui est absolument magnifique. Je repensais aux livres Le Prince de Central Park et La nuit des enfants rois et me suis perdue dans les méandres de mon imagination. J'ai même trouvé un obélisque planté là... Aller à New York et ne pas en profiter pour se rendre dans un de ses nombreux musées serait vraiment dommage. Me voilà donc dans les galeries du MET. Là encore, c'était juste hallucinant. La collection est si riche ! Je n'y reste que 3 heures, mais il faudrait des jours entiers pour tout faire. La collection sur l'Égypte est fascinante, quant à la concentration de toiles surréalistes et impressionnistes... je reste sans mots. La terrasse à ciel ouvert sur le toit du musée fait aussi partie des moments phares de ma visite.

Je redescends ensuite la 5ième avenue en passant devant toutes les grandes boutiques aux noms évocateurs (Gucci, Vuiton, Prada...). Je me sens tout à fait dans le ton avec mes baskets Salomon et ma petite jupe en toile beige plus très fraîche après 3 jours ! Le soir, je me régale donc d'un beau ballet, moi qui avais toujours voulu en voir un, je n’ai pas été déçue. Je ne sais pas si c'est le seul effet des collants moulants, mais j'ai affiché un sourire béat toute la soirée ! 

Pour clore ce voyage, je profite des quelques heures du dimanche matin, pour savourer un bon café sur la High Line de Chelsea, promenade surélevée aménagée avec des jardins et des bancs, puis vais saluer la rivière Hudson.

Voilà, mes 3 jours 1/2 de visite new-yorkaise. Je viens de réaliser un grand rêve. Arpenter ces avenues immenses pleines de taxi jaunes, bordées d'immeubles aussi hauts que des montagnes. Cela me fascinait avant d'y aller et me fascine toujours ! Tant d'émotions ont jalonné ces quelques jours que je ne m'en suis toujours pas complètement remise. Une telle énergie se dégage de cette ville qu'on ne peut qu'être happé par cette onde et se laisser entraîner. J’évacue progressivement la haute dose d'adrénaline absorbée ! 

Ce que je retiendrai, au-delà de la visite de ces lieux mythiques, c'est donc cette énergie, cette vibration permanente, mais aussi la musique, présente partout, dans les parcs, dans le métro, dans la rue, et pas seulement la musique jouée par des musiciens talentueux, mais aussi celle de la langue, le parler de Brooklyn, le rythme saccadé de Manhattan. Il m'est souvent arrivé de m'arrêter et d'écouter les gens parler. L'ouïe n'était pas le seul sens à être flatté, l'élégance, le style de la plupart des femmes était un régal pour la vue.

Le seul inconvénient de NY ? Trop, bien trop de Français !!!


03/06/2013
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