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Hawaï, avril 12

Noël à Vancouver, Pâques à Hawaï

Chienne de vie !

 

Tout a commencé très tôt : déjà j’ai grandi dans l’un des endroits les plus pourris qui existent. Enfermée entre deux murs immenses, je ne vois rien et habite dans une cave sans soleil la plus grande partie de ma vie.

Lorsque je décide de mettre le nez dehors pour une aventure exotique, je me retrouve sur un bout de terre paumé, entouré d’eau à 20 000 km de chez moi. J’ai vraiment décidé de rater ma vie. Après un bref passage en terre neutre, je me lance dans une autre exploration, dans un pays, certes un peu plus proche, mais dont l’étendue me donne le vertige. Et puis, ils y ont de drôles de coutumes, et parlent d’une façon étrange. Pour me fondre dans la masse, j’ai dû adopter certaines de leurs coutumes et quelques tournures fleuries... Vous rendez-vous compte à quel point ma vie est merdique ?

Et alors là, je viens de décrocher le pompon : je viens d’enchaîner un week-end prolongé à Hawaï et un week-end de ski de printemps à Whistler. Vie de merde, vous pouvez le dire.

 

Mais laissez-moi vous en dire plus sur Oahu, l’une des îles formant l’ensemble d’Hawaï. Oahu est la plus « civilisée » de ces îles. Je l’ai choisie en espérant y croiser Magnum et ses shorts en jean. Et bien ce fut raté ! Bien sûr Higgings est resté avec ses chiens. Quant à Steve MacGarret, je pense que son arthrose l’a empêché de venir m’accueillir à l’aéroport. C’est donc une charmante catcheuse polynésienne, vêtue d’une authentique-mes-fesses chemise hawaïenne qui m’a accueillie. Tout en portant 5 valises, elle poussait un chariot et répondait aux questions des autres vacanciers, qui voulaient se donner le frisson de parler avec une autochtone. Surprenante ! Pour ne pas me faire trop remarquer, j’ai sorti mon sourire le plus béat, l’air de dire « je suis à Hawaï, c’est énooooooooorme !!! » et ai fait mine d’être heureuse d’être là. Ça a marché et elle ne m’a pas passée à la broche !

Arrivée à l’hôtel, je m’aperçois avec horreur que j’ai vue sur l’océan et que je n’ai qu’une rue à traverser pour être sur la plage. Le cauchemar continuait...

Pour faire passer le temps, je me rends sur la plage pour une baignade, dans une eau claire et à température idéale. Bien sûr, mon tempérament d’exploratrice de bacs à sable me pousse à passer dans les contre-allées pour surprendre les surfeurs se jetant à l’eau. J’erre également dans des quartiers écœurants, où s’enchaînent des maisons que Robin Masters aurait pu posséder pour ses invités.

Lassée de ces vues paradisiaques, où la végétation luxuriante encadre des plages idylliques, je me traîne dans mon trou à rats, où je bois des Mai Tai revisités insipides en mangeant quelques poissons crus marinés dans du lait de coco sans saveur. Bref, je me demande ce que je fous là !

Le lendemain, le sketch continue. À cause du décalage horaire (manquait plus que ça !), tout l’hôtel est réveillé aux aurores. Le pdj démarre à 6,30 et je me dis qu’aller prendre un bain de mer serait une bonne idée avant de prendre le pdj sur la plage également, grâce aux petites glacières fournies à cet effet. Figurez-vous que je descends à 6,15 pour me rendre sur la plage et que tous mes braves amis américains et japonais sont déjà là à faire la queue pour le pdj... Lorsque je remonte de la plage, où pas un n’y était, je les trouve tous entassés autour de la petite piscine en écoutant un musicien local très moyen. Un sketch, je vous dis. Tant mieux, j’aurai la plage pour moi !

Ce jour-là, comme j’ai quand même décidé de mettre un peu le nez dehors (y’a bien une Xbox dans la chambre, mais je ne sais pas m’en servir), je décide de partir en expédition et de marcher au sommet de Diamond Head, un ancien cratère qui surplombe Waikiki Beach. La vue est à chier. Un océan aux dégradés de bleu et de vert, un ciel supposé magnifique. Bref, je vous épargne les détails de ce calvaire. Ce « sommet » servait également de base de surveillance à l’armée et nous pouvons nous mettre dans un des postes creusés dans la roche. Impressionnant. En redescendant, je me retrouve sous la pluie et décide de sauter dans un bus pour rejoindre une baie où on peut faire du snorkelling, mot savant pour dire « prends tes masques, tes palmes et ton tuba et va te prendre des coups de soleil sur le dos ». Ce que j’ai évidemment fait, sinon, ce ne serait pas marrant. Le soir, pour fêter ça, je déambule toute fière dans les ruelles de Waikiki. Je délaisse le centre-ville d’Honolulu, n’ayant pas vraiment envie de ça.

Le lendemain est censé être le grand jour. Je pars en mer sur un catamaran, pour refaire du snorkelling, mais surtout pour voir des dauphins et des baleines. Et là, c’est encore la loose vu que pas un cétacé ne daigne montrer le bout de son nez... J’ai même reçu un coupon gratuit pour y retourner en compensation. Bon, je passe sur le fait que, vêtue de mon Icebreaker manches longues, j’ai barboté pendant une heure au milieu de grosses tortues de mer et de poissons multicolores. Et au milieu de ça, qu’est-ce que je vois débarquer au fond de l’eau, en combinaison camouflage ? Des pêcheurs armés. J’ai bien cru que j’assistais à une scène d’un vieux James Bond. Mais, là encore, déception : Sean Connery devait jouer du kilt ailleurs ! Au retour, je poursuis mon exploration de Waikiki et de ses bords de mer, ainsi que de ses cocktails. Bref, j’me fais chier !

De déception en déception, le lendemain, après un footing et une baignade, je prends une voiture pour me rendre dans le nord de l’île réputé pour ses plages à grosses vagues pour les blonds à cheveux longs, autrement appelés surfeurs. La journée est incroyable, rythmée par les averses torrentielles qui s’arrêtaient pour laisser un beau soleil nous sécher, avant de se faire mouiller à nouveau. Après un détour par Dole, la plantation d’ananas, j’enchaîne les plages, me ruine les genoux et un orteil sur des rochers en voulant frimer dans les vagues, et suis une route merdique bordée par l’océan d’un côté et des forêts humides, qui semblent phosphorescentes sous la pluie, de l’autre. Je prends un jeune de 17 ans max en stop, qui me demande ce que je fais pour le fun, et me demande si je suis intéressée pour de « l’extra fun » avec lui... Je me retiens de lui demander son âge au risque de perdre mon aura de bombe sexuelle, mais tout de même, je suis au comble de l’ahurissement. Je le dépose quelques minutes plus tard et me remets de mes émotions avec le Moscow Mule local, qu’ils ont baptisé Luheiluhei Mule (ou un truc dans le genre). 

Je continue mon programme santé avec ma course et ma baignade matinale. Avant de prendre la route pour l’est et ses supposées plages de rêve. Avant, je prends le temps de me frotter aux coutumes locales et m’essaie au ukulele. J’en sors un son minable et prends des crampes dans les doigts, alors qu’un merdeux de 10 ans frime à côté de moi. Je lui aurais bien pété les dents une à une, mais bon, je sais rester civilisée...

Après cela, en route pour l’est où j’enchaîne des plages toutes plus nulles les unes que les autres. Le genre sable blanc et fin, eau turquoise et palmiers. Le paysage que tout le monde a vu 1 000 fois dans le Télé 7 jours. En plus, il y a du vent, et ça met du sable dans le sandwich. N’ayant pas l’eau courante à l’hôtel, je me mets tout de même à l’eau, histoire de me laver un peu ! Petite marche en haut d’une falaise avec vue merdique. Décidément, on n’est bien qu’à Maubeuge ! 

Je termine avec LA plage de trop. Un sable si fin qu’un voile de soie nous file entre les orteils à chaque pas. Une eau turquoise, une végétation riche en arrière, et quasi personne. Vivement que je retourne à la piscine de mon quartier !

Le soir, heureusement, c’est la fin du voyage. Après un bain sous les derniers rayons du soleil, je me change rapidement dans le lobby de l’hôtel et, sous les yeux ébahis de la vendeuse, je vide la Corona que je viens de lui acheter dans mon bidon Isostar avant de sauter dans ma navette pour l’aéroport oú j’apprends que mon vol ne partira qu’à minuit au lieu de 22,30. Quand je vous dis que ces vacances étaient affreuses, je ne mens pas.

 

Bref, vous l’aurez compris, je suis rentrée à Vancouver avec des coups de soleil, du sable dans la culotte, des écorchures aux genoux et au pied, et une casquette en moins. Heureusement que je pouvais aller skier le week-end suivant pour oublier cet épisode pitoyable de mon existence.

 

Comme vous pouvez le constater, je n’ai vraiment, mais alors vraiment pas pris mon pied pendant ces quelques jours. Et non, je n’ai pas affiché un sourire béat du matin au soir, de mon premier bain de mer au lever du soleil à celui dans les derniers rayons de ce même soleil...

 



04/06/2013
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