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New-York, juillet 2012

 

« J’ai vu New York, New York USA, j’ai jamais rien vu d’aussi haut … ». Pendant 4 jours, les paroles de la chanson de Gainsbourg ont résonné dans ma tête.

Cette ville est tout simplement incroyable. Je n’y habiterais pas, c’est certain, mais cette visite a été absolument fantastique. J’ai marché avec Woody Allen dans Greenwich village et ai couru avec Scorcese dans Midtown. Des petits groupes de jazz dans les parcs aux saxophonistes solitaires sous les ponts, la musique m’a accompagnée chaque minute. Mais au-delà des instruments, c’est la musique de la langue des New-Yorkais qui a ravi mes sens. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de faire des pauses au milieu d’une rue, d’un parc et de les écouter parler. Des films entiers se jouaient devant moi… Mon imaginaire a été nourri, rassasié même. Chaque rue apportait son lot de surprises. Chaque journée a été si riche en découvertes que j’avais du mal à aller au lit tant ma soif semblait ne jamais pouvoir être étanchée. Peut-être que la température a joué un peu dans cela… Il a fait plus de 30 degrés chaque jour, mais cela ne m’a pas empêchée de couvrir des kilomètres de bitumes.

J’ai commencé ma visite en douceur en arpentant les trottoirs de Chelsea, Soho et Greenwich village. J’avais l’impression d’entendre Woody Allen et ses théories dépressives à chaque coin de rue. Un vrai régal ! Un petit détour sur les bords de la rivière Hudson pour le calme… Mes pas m’ont menée à travers des petites rues commerçantes, des parcs, véritables oasis au milieu de la folie trépidante de la ville et havres de fraîcheur fort appréciés par ces températures.

Le soir, je profite des derniers rayons du soleil pour m’embarquer sur un ferry gratuit pour un aller-retour qui me permet de voir la statue de la liberté de plus près. Mon émotion fut grande en voyant ce symbole. J’ai pensé à tous les immigrants arrivant là et qui, voyant cette statue, voyaient l’espoir d’une vie nouvelle où tout serait possible pour eux. Un détour par Wall Street, très calme à cette heure, puis, j’ai erré sur les quais jusqu’au pont de Brooklyn que j’ai emprunté de nuit. Là encore, un vieux rêve…

 

Le lendemain, je me prépare à visiter Midtown et le fameux Time Square. La chanson de Gainsbourg plus présente que jamais, je réalise un autre rêve : celui de marcher dans ces rues immenses bordées de hauts buildings, une vallée de Chamonix en bitume… Je ne pouvais m’empêcher de lever la tête en marchant et de prendre des photos à chaque fois que je traversais une rue. Je m’en suis sortie sans une égratignure, ni même un coup de klaxon !

J’accroche à mon tableau de chasse des noms de rue fameux, la Cinquième avenue, Park Avenue, Lexington avenue…

Remise des émotions de la veille face à la statue de la liberté, je me retrouve encore au bord des larmes dans la gare centrale. L’escalier m’a tout de même paru plus petit que dans la séquence des Incorruptibles… Je sais, je pinaille. Puis après la Gare centrale, ce fut le tour de la bibliothèque nationale de me donner des papillons dans le ventre. Ces grandes salles silencieuses parsemées de petites lampes, comme dans de si nombreuses scènes de films. Je ne vous mentirai pas : la technologie a bien-sûr fait son nid ici aussi et les écrans d’ordinateurs disputent la vedette aux vieux livres. Mais l’émotion fut aussi forte.

Après ce plongeon au cœur de l’étude silencieuse, direction le Rockfeller Center, qui, avec l’Empire State, représente l’Aiguille du Midi de New York. Le flux est organisé, on nous passe des vidéos pour nous faire patienter et on monte très vite tout au sommet, où on fait le plein de photos spectaculaires avant de redescendre. La vue du sommet en assez grandiose. La ville s’étend littéralement sous nos pieds et on a une vue formidable sur Central Park. Une des choses qui m’a le plus impressionnée, c’est que même à cette hauteur, on entend la clameur de la ville…

Une fois redescendue de ma montagne de béton, je trouve refuge dans une boutique Lindt, où de nouvelles créations n’attendaient que moi !

De là, je me rends sur Time Square pour faire la queue pour acheter un billet pour un show. Rien ne me préparait à ça… Une marée humaine agglutinée dans la chaleur moite de ce vendredi, des néons et des écrans géants tout autour. La folie des grandeurs à l’état pur concentré sur quelques coins de rue. C’est simplement ahurissant. Je saute quelques étapes pour vous dire que pour une raison déraisonnable, j’y suis retournée le samedi en fin d’après-midi. Là, comment vous expliquer ? Disons qu’y aller un vendredi après-midi, revient à un goûter d’enfants avec 10 petits qui jouent ensemble en criant. Revenez le samedi, et là, ce sont 50 enfants, prenant une ration de sucres toutes les 10 minutes qui se sont invités dans votre salon… Ça vous donne une idée assez précise de la chose.

Mais revenons-en à notre vendredi. L’attente est raisonnable et les distractions suffisantes pour contenir une foule impatiente. Le ticket en poche, je déambule un peu, assez pour rencontrer le Naked cow-boy (cow-boy nu), un gars qui se balade en santiag et en slip en se faisant payer pour être pris en photo avec des filles. J’avais vu un reportage sur lui et il passe beaucoup de temps dans une salle de gym pour se tailler un corps d’athlète. Assez réussi, je dois bien le reconnaître. De là à lui donner des dollars pour lui pincer les fesses… Je sais, je suis assez étroite d’esprit.

Pour me remettre de cette suractivité, je m’échappe dans Central Park pour une sieste reposante sur un rocher avant d’aller voir mon spectacle. C’était une comédie musicale sur l’histoire d’un groupe des années 50-60. Très chouette !

En sortant, je décide de rentrer à pied et de repasser par Time Square pour le voir de nuit. Et là, ce fut un nouveau choc. Tout était tellement illuminé que l’on se serait cru en plein jour ! Une telle débauche d’énergie m’a abasourdie. C’est totalement dément, outrancier même ! La nuit révèle aussi ses joueurs de saxo, ses groupes de musique, mais aussi son Naked Cow-Boy de nuit, qui lui ne doit pas passer trop de temps dans une salle de gym… Et il y avait même le pendant du Naked Cow-boy en la personne du Naked Indian… Un gars bedonnant se promenant en slip avec une coiffe de chef indien. Ils sont vraiment créatifs !

Je ne suis pas mécontente de retrouver le calme des rues de Chelsea après tout ça ! 

Mon troisième jour se passe dans l'Upper East et West Side, avec Central Park au milieu. C'est un peu le 16ième de Paris. De grandes avenues bordées de maisons cossues, où se promènent des familles bien sous tout rapport. C'est très agréable, surtout après la folie d'hier. Je passe par la fondation David Koch, qui comprend un centre culturel, un opéra et un théâtre. Deux tableaux immenses de Chagall décorent l'intérieur et je décide de m'offrir une place pour le ballet du soir, Gisèle, donné par le ballet de l'opéra de Paris, moi qui ne suis jamais allée à l'opéra Garnier...

La journée se passe sous le signe du calme, de la détente et de la culture. Je déambule dans les rues, puis fais le plein de chlorophylle dans Central Park, qui est absolument magnifique. Je repensais aux livres Le Prince de Central Park et La nuit des enfants rois et me suis perdue dans les méandres de mon imagination. J'ai même trouvé un obélisque planté là... Aller à New York et ne pas en profiter pour se rendre dans un de ses nombreux musées serait vraiment dommage. Me voilà donc dans les galeries du MET. Là encore, c'était juste hallucinant. La collection est si riche ! Je n'y reste que 3 heures, mais il faudrait des jours entiers pour tout faire. La collection sur l'Égypte est fascinante, quant à la concentration de toiles surréalistes et impressionnistes... je reste sans mots. La terrasse à ciel ouvert sur le toit du musée fait aussi partie des moments phares de ma visite.

Je redescends ensuite la 5ième avenue en passant devant toutes les grandes boutiques aux noms évocateurs (Gucci, Vuiton, Prada...). Je me sens tout à fait dans le ton avec mes baskets Salomon et ma petite jupe en toile beige plus très fraîche après 3 jours ! Le soir, je me régale donc d'un beau ballet, moi qui avais toujours voulu en voir un, je n’ai pas été déçue. Je ne sais pas si c'est le seul effet des collants moulants, mais j'ai affiché un sourire béat toute la soirée ! 

Pour clore ce voyage, je profite des quelques heures du dimanche matin, pour savourer un bon café sur la High Line de Chelsea, promenade surélevée aménagée avec des jardins et des bancs, puis vais saluer la rivière Hudson.

Voilà, mes 3 jours 1/2 de visite new-yorkaise. Je viens de réaliser un grand rêve. Arpenter ces avenues immenses pleines de taxi jaunes, bordées d'immeubles aussi hauts que des montagnes. Cela me fascinait avant d'y aller et me fascine toujours ! Tant d'émotions ont jalonné ces quelques jours que je ne m'en suis toujours pas complètement remise. Une telle énergie se dégage de cette ville qu'on ne peut qu'être happé par cette onde et se laisser entraîner. J’évacue progressivement la haute dose d'adrénaline absorbée ! 

Ce que je retiendrai, au-delà de la visite de ces lieux mythiques, c'est donc cette énergie, cette vibration permanente, mais aussi la musique, présente partout, dans les parcs, dans le métro, dans la rue, et pas seulement la musique jouée par des musiciens talentueux, mais aussi celle de la langue, le parler de Brooklyn, le rythme saccadé de Manhattan. Il m'est souvent arrivé de m'arrêter et d'écouter les gens parler. L'ouïe n'était pas le seul sens à être flatté, l'élégance, le style de la plupart des femmes était un régal pour la vue.

Le seul inconvénient de NY ? Trop, bien trop de Français !!!



03/06/2013
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