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Bienheureuse différence

Bienvenue au pays de la différence ! On connaît tous le dicton : « Qui se ressemble s’assemble. ». Il est vrai qu’au début, ce qui nous séduit chez les autres, c’est souvent, ce que nous reconnaissons de nous. Une passion commune, des goûts musicaux similaires, et même un détail physique. Je crois aussi que cet adage vient d’un temps reculé où les seules « rencontres » qu’on pouvait faire étaient dans son propre village.

Le brassage des populations et les distances réduites par les nouvelles technologies font que nous sommes amenés à rencontrer toujours plus de monde, et à côtoyer une diversité toujours plus riche. En voyageant, il n’est pas rare de se lier avec des gens d’une tout autre culture, et donc, par delà les premiers signes de similitudes, très différents de nous.

J’ai longtemps eu peur de la différence. Il m’a fallu beaucoup de temps pour m’apercevoir que mes amis les plus proches étaient différents de moi, et que c’était justement là que résidait l’intérêt de nos liens. Aimer la même musique rapproche, mais c’est finalement un morceau totalement différent, que l’autre nous fait découvrir, qui nous lie vraiment.

Il en va de même en amour. C’est souvent plus flagrant. Au début, on se réjouit de voir tous les points communs entre nous. Puis, avec le temps, on découvre les différences, qui peuvent même être des divergences, voir des fossés ! On se trouve alors face à un dilemme : fuir, car on ne voit pas comment surmonter ces différences. On les craint et on ne veut pas modifier notre fonctionnement. On a peur de se perdre et de devoir abandonner ses valeurs. La deuxième solution est de rester, de découvrir sans crainte ces différences, de les apprivoiser, de les dépasser et même de les aime, pour finalement en faire la véritable richesse de la relation. Il ne s’agit pas de « faire plier l’autre », de le changer, ni de nous changer. Il s’agit d’évoluer ensemble sur le terrain de ces divergences, d’apprendre d’elles, de s’enrichir d’elles, et finalement, de se construire, ensemble, avec elles. C’est un challenge, car la plus grande peur de l’homme n’est pas la mort, ni la maladie, mais bien la différence. C’est presque inné ! Mais, quelle jouissance de parvenir à surmonter cet obstacle, ne serait-ce que pour un instant. On se sent si grandi quand cela nous arrive. On ne s’est pas renié, on n’a pas plié. On a simplement accepté d’aller à la découverte de ce qu’est vraiment l’autre. Et, ces différences, qui à première vue nous séparent, finissent par nous rapprocher, tant elles nous demandent de nous surpasser et d’aller vers l’autre, en oubliant ses peurs, en ouvrant son cœur et son esprit. Le véritable trésor de la rencontre se cache véritablement là. Qu’y aurait-il à découvrir chez une réplique de nous-mêmes ? Qu’y aurait-il d’excitant à ne passer du temps qu’avec des personnes qui nous ressemblent ? On s’enrichit tellement au contact de la différence ! La différence nous offre un formidable terrain de jeu. Elle nous met face à nos peurs. Elle nous offre un miroir de nous, qui va nous défier et nous demander d’offrir une version de soi grandie, et magnifiée. Se dépasser, dépasser ses peurs, accepter de s’ouvrir pleinement aux nouvelles propositions, aux nouvelles idées, accepter simplement de croire en une vision différente de la vie, sans se renier, sans oublier son libre arbitre et ses propres valeurs, c’est pour moi le plus grand et le plus beau challenge que la vie met sur notre route. 

 



15/07/2013
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